18 mars 2022
‘Quand tout va mal, on doit prendre un remède de cheval !’.
Ainsi parlait ma grand-mère, une personne au tempérament bien trempé, qui a vécu 2 guerres mondiales dans son existence. Pour faire face aux innombrables désordres planétaires auxquels nous sommes confrontés, le recours à l’or physique, cette ‘vieille relique barbare’, selon le qualificatif que lui donnait l’économiste Keynes, peut-il être le remède dont nous avons besoin ?
Le dérèglement climatique nous annonce des jours sombres et s’inscrit dans le temps long
Le battage médiatique autour du COVID et de la guerre en Ukraine nous ont presque fait oublier la préoccupation majeure de ce siècle : comment lutter contre le dérèglement climatique ? Les phénomènes météo extrêmes s’accélèrent à un rythme que les experts les plus pessimistes n’avaient pas prévu. Tornades, feux gigantesques, désertifications, inondations, … autant de catastrophes qui amènent leur lot de malheurs : pertes d’habitat, exodes, famines, … Quelle que soit la volonté des états (souvent affichée mais rarement tenue), quelle que soit l’implication de chacun de nous, quoi que l’on fasse, ce phénomène s’inscrit dans le temps long et est là pour durer et s’intensifier.
Redonner au métal précieux son aura d’antan (en rétablissant, par exemple, le principe de l’étalon-or) ne réglera certainement pas le problème du climat. Mais il pourrait modérer la croissance du Bitcoin et autres cryptomonnaies, cet or numérique qui gaspille de l’énergie à tout va dans d’innombrables fermes de ‘minage’ à travers le monde.
Les effets à long terme du ‘traitement’ de la pandémie sur l’économie mondiale
Selon les épidémiologistes, les ‘COVID longs’ concerneraient de 10 à 15 % des personnes infectées. Dans le domaine économique, c’est 100% des consommateurs de la planète qui voient désormais planer le spectre d’une faillite monétaire globale. En effet, si le pic de la pandémie semble enfin derrière nous, il ne faut pas sous-estimer les conséquences à long terme des divers ‘traitements’ apportés à l’économie mondiale pour limiter l’impact de la COVID. Du ‘Quoi qu’il en coûte !’ à la française au plan de 3000 milliards de dépenses de Joe Biden, les rotatives des planches à billets des banques centrales n’ont jamais autant imprimé de monnaie papier.
Pour la France, selon l’INSEE, la dette (au sens de Maastricht des administrations publiques) a dépassé les 116% du PIB au 3ème trimestre 2021, alors qu’elle n’était que 97,5% fin 2019, avant la pandémie. Cette hausse spectaculaire des dépenses publiques fait peser un lourd fardeau sur les générations futures et risque de pénaliser sérieusement l’économie française avec une hausse des taux directeurs qui se dessine. Une hausse déjà actée par la FED outre-Atlantique et attendue courant 2022 par la BCE.
L’incertitude sur l’issue de la guerre en Ukraine
Avec la chute du mur de Berlin, nous avons tous cru que le spectre de la guerre froide était définitivement enterré. Mais avec l’intervention de la Russie en Ukraine, 77 ans après la victoire de 1945, c’est bien une vraie guerre qui est désormais aux portes de l’Europe. Si les États-Unis et l’OTAN ne sont pas intervenus, ils soutiennent la souveraineté de l’Ukraine et ont infligé à la Russie des sanctions draconiennes. Sans changement de pouvoir à Moscou, les tensions resteront certainement élevées dans les mois et les années à venir.
Alors que le conflit vient juste de commencer, nous mesurons déjà les conséquences sur notre vie de tous les jours : hausse des carburants, début de pénurie sur certains produits, arrêt de certaines chaines de production,… et le pire est malheureusement devant nous !
Si ma grand-mère était encore de ce monde, elle me rappellerait certainement ce qu’elle nous a dit, à mes frères et à moi, en nous donnant 3 Napoléons à chacun :
‘Gardez précieusement ces Louis d’or (*), ils vous seront bien utiles s’il devait y avoir une nouvelle guerre’
Note (*) : Il s’agissait en fait de ‘Marianne Coq 20 francs’, mais il était d’usage à l’époque de leur donner le nom de ‘Louis d’Or’
Le 24 Février, date de début de l’invasion de l’Ukraine, l’once de métal jaune s’appréciait a 1695€ pour atteindre 1880€ le 8 Mars, dépassant son cours historique de 1718€ du 30 Juillet 2020, en pleine crise de Covid-19, avant l’arrivée des vaccins.
L’inflation galopante (3,6 % en France, avec une prévision de 4% à fin 2022)
Début novembre 2021, le cours de l’or amorçait une croissance régulière, soutenue par une hausse de l’inflation particulièrement aigue aux USA (plus de 6% en novembre et jusqu’à 7,5% en Janvier 2022, du jamais vu chez l’Oncle Sam depuis 1990). Pour partie, cette hausse des prix était attribuée à la vigueur de la reprise de l’économie US post-COVID , pour partie à la Banque centrale américaine, une FED qui tardait à se débarrasser de sa politique non conventionnelle (*), sensée justement faire remonter l’inflation.
Note (*) Cette réticence a enfin été levée par Jérôme Powell le 16 mars 2022. Pour la première fois depuis 2018, la FED relève son taux directeur d’un quart de point.
Sur le continent européen, la tendance à la hausse était moins affirmée (selon l’INSEE, 5,8% en Janvier en zone euro), jusqu’à ce que l’invasion russe ne vienne donner un coup de pouce au vieux continent. En France, toujours selon l’INSEE, la hausse de l’indice des prix à la consommation a accéléré en rythme annuel de 3,6% en février et la plupart des analystes tablent désormais sur une prévision de 4% à fin 2022. Mais tout va dépendre de la suite du conflit.
Actif tangible par excellence, l’or a démontré dans le passé son efficacité contre le risque inflationniste. Il en est de même actuellement au vu de l’évolution du cours depuis les derniers mois.
L’or peut-il être la potion magique pour nous maintenir à flot dans cet océan de désordres ?
Le métal jaune n’est pas la panacée : il n’a pas de rendement, il n’est pas facile à stocker et il y a toujours le risque de vol (*). L’épargnant ne peut miser que sur sa plus-value éventuelle lors d’une revente.
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Mais l’or physique a toujours répondu présent dans les temps difficiles grâce à une caractéristique unique : sa rareté. A ce jour, 190 000 tonnes ont été extraites et, selon les spécialistes, les réserves accessibles ne seraient que de 50 000 tonnes. Cette rareté en fait une valeur refuge par excellence, une valeur sur laquelle les épargnants précautionneux pourront s’appuyer.
Si elle ne peut être un remède pour lutter contre les désordres de ce monde, la relique barbare peut tout au moins en atténuer les conséquences. A condition d’avoir pris la précaution d’accroitre la part de son patrimoine consacrée à son achat. Un minimum de 15% semble être un bon compromis au regard de l’ampleur des désordres précédemment cités.